Archiv für Februar 2017

Caterina Zanfi – notice

Caterina Zanfi est actuellement boursière de la Fondation Alexander von Humboldt à l’Université de Wuppertal. Elle a étudié la philosophie à Bologne, Lille, Berlin et Paris. Elle s’est occupée des dimensions anthropologiques de la philosophie de Bergson, de la philosophie de la vie dans l’espace franco-allemand et de l’histoire intellectuelle européenne pendant la Première guerre mondiale. Elle est l’auteur de Bergson, la tecnica la guerra (Bologna : BUP, 2009) et de Bergson et la philosophie allemande (Paris : Armand Colin, 2013 ; Macerata : Quodlibet, 2013 ; Fribourg-en-Brisgau : Karl Alber, à paraître en 2017).

Caterina Zanfi ist aktuell Stipendiatin der Alexander von Humboldt-Stiftung an der Bergischen Universität Wuppertal. Sie hat Philosophie in Bologna, Lille, Berlin und Paris studiert. Ihre Forschungen kreisen maßgeblich um anthropologische Züge der Philosophie Bergsons, um die Philosophie des Lebens im deutsch-französischen Raum und um die intellektuelle Geschichte Europas w…

Max Scheler et Helmuth Plessner – la charnellité dans l’Anthropologie philosophique

« Dieu seul est libre de tout corps. »

« Dieu est donc pour ainsi dire la rigole où confluent toutes les contradictions. C’est à un recueil populaire de ce genre que nous avons affaire avec la Théodicée de Leibniz. Il s’agit toujours d’y tirer au clair toutes sortes de faux-fuyants. »

« Là où commence la dimension corporelle, la philosophie cesse de la thématiser. »

La problématique centrale à laquelle est confrontée l’Anthropologie philosophique au sujet de la charnellité [Leiblichkeit] est la question du rapport entre le corps [Körper] et la chair [Leib]. C’est pourquoi une définition préalable des notions de corps et de chair est ici impossible, car elle nécessite que soit auparavant clarifié ce rapport que les deux notions entretiennent.

La distinction entre corps et chair peut être à bien des égards sujette à controverse. Les opinions peuvent tout d’abord diverger sur la manière dont les deux éléments de cette distinction doivent être définis quant à leur contenu. On peut ensuite d…

Commentaire éditorial

L’article d’Helmuth Plessner « Sur le rapport entre monde et monde environnant chez l’homme », de 1950, que nous publions ici pour la première fois en traduction française, est tout particulièrement représentatif des préoccupations théoriques de son auteur après 1945. Dès son titre, il affiche l’une des distinctions directrices, voire même la distinction directrice de toute Anthropologie philosophique : celle entre le concept de « monde » et celui de « monde environnant ». Développer et expliquer cette opposition, c’est donc examiner le cœur théorique même de l’« école de pensée » de l’Anthropologie philosophique telle qu’elle s’est consolidée, si l’on suit les analyses de Joachim Fischer, au cours des années 1950. Voilà donc le but des développements qui suivent, que nous faisons précéder d’une brève situation de cet article dans l’œuvre de Plessner.

À partir de 1946, suite à son retour d’exil en Hollande où il avait fui le régime nazi en 1933, Plessner ne cessa de décliner dans de …

Das »Anthropologieverbot« bei Husserl und Heidegger und seine Übertretung durch Blumenberg

Im 2006 postum erschienenen Werk Beschreibung des Menschen stellt Hans Blumenberg eingangs die Frage: »Wovon soll in der Philosophie die Rede sein?« Und fährt dann fort:

»Im Gegensatz zu allen anderen Wissenschaften, in denen man zuerst weiß, worüber geredet werden soll, und dann allmählich klärt, wie solches Reden stattfinden soll, welcher Mittel man sich bedienen wird und in welchen Grenzen Erkenntnis gewonnen werden kann, entscheidet sich für die Philosophie, wovon in ihr die Rede sein soll, schon als eine Sache der Philosophie«.

Soll wesentlich vom Menschen die Rede sein? Blumenberg prüft und entwirft die Möglichkeit einer philosophischen Anthropologie ausgehend von der Phänomenologie, einer Denkschule, in der er ausgebildet worden war und der er bis zum Ende tief verbunden blieb. In manchen zu Lebzeiten veröffentlichten Texten hatte Blumenberg sein eigenes intellektuelles Unternehmen als eine »Phänomenologie der Geschichte« charakterisieren können. In Beschreibung des Menschen wi…

Le noyau théorique propre à l’Anthropologie philosophique (Scheler, Plessner, Gehlen)

A. Point de départ et objectif

À partir de la fin des années 1920 furent publiés plusieurs écrits portant le titre d’« anthropologie philosophique » ou « Anthropologie philosophique ». Die Stellung des Menschen im Kosmos (La situation de l’homme dans le monde) (1928) de Max Scheler, Die Stufen des Organischen und der Mensch (Les degrés de l’organique et l’homme) (1928) de Helmuth Plessner et – un peu plus tardivement – Der Mensch. Seine Natur und seine Stellung in der Welt (L’homme. Sa nature et sa position dans le monde) (1940) d’Arnold Gehlen sont généralement associés à ce moment de l’histoire de la philosophie. Ainsi y a-t-il quelque chose comme une « anthropologie philosophique » ou une « Anthropologie philosophique ». Mais à quoi se reconnaît un texte dont l’argumentation est spécifiquement philosophico-anthropologique ? Malgré les diverses et utiles présentations et les articles de dictionnaire, le tableau reste dans l’ensemble imprécis. Ceci repose d’abord sur le fait que d’a…

Die transzendentale Formel

Seit einigen Jahren stellt die philosophische Anthropologie in Frankreich den Gegenstand einer breit gefächerten Kommentierung dar. Man entdeckt ein Ensemble von Autoren (wieder), die – von Scheler bis Gehlen und von Plessner bis Portmann – in heroischer Weise den Versuch gemacht haben, die »Sonderstellung« des Menschen in der Natur nach Maßgabe eines damals gerade erst festgestellten Faktums der Evolution zu bestimmen. Nun hat sich jedoch herausgestellt, dass diesem Phänomen (der Neuentdeckung der philosophischen Anthropologie) großteils durch die zeitgleich stattfindende französische Rezeption des Werkes von Hans Blumenberg, und näherhin der von diesem in der Beschreibung des Menschen aufgeworfenen Frage nach den Beziehungen zwischen Anthropologie und Phänomenologie, eine neue Wendung gegeben worden ist. Dies ist in der Tat »der« in jeder Hinsicht strittige Punkt, mit dem Blumenberg über die gut 900 Seiten seiner 2006 postum erschienenen und 2011 in Frankreich veröffentlichten Auf…

Sur le rapport entre monde et monde environnant chez l’homme (1950)

I.

Chez Uexküll, la notion de monde environnant [Umwelt] était à l’origine le moyen méthodologique qui permettait à la biologie d’analyser, en étant affranchie des critères anthropomorphes, les divers ordres intentionnels du comportement animal, en lui épargnant ainsi des interprétations qui reposent habituellement sur des analogies avec le vécu humain. Puisqu’on ne peut jamais savoir ce que vivent des animaux ni comment ils le vivent, et qu’en outre la compréhension de leur comportement dépend des conditions dans lesquelles ils vivent, Uexküll relègue la biologie à l’étude des interrelations entre l’organisme et le milieu [Milieu] déterminant pour ce dernier, à savoir le champ des conditions : le monde environnant.

Cette relégation suscite deux difficultés fondamentales. La première tient à la délimitation du champ nommé monde environnant par rapport à l’environnement [Umgebung], qui peut être sans cesse étendu dans toutes les directions jusqu’à perdre son caractère environnant et ne…

Die Natur oder die Welt der Gestalten: Tierheit denken mit Merleau-Ponty und Portmann

»Die Theorie der Tier-Maschine ist nicht zu trennen vom ›Ich denke, also bin ich‹. […] Die Mechanisierung des Lebens aus theoretischer Sicht und die technische Nutzung des Tieres sind untrennbar. Der Mensch kann sich nur zum Herrn und Besitzer der Natur machen, wenn er jede natürliche Finalität leugnet und die gesamte Natur außer sich selbst, einschließlich der anscheinend beseelten Natur, als ein Mittel ansieht.«

Georges Canguilhem, Die Erkenntnis des Lebens

1. Einleitung: Die »andere Existenz« und das Symbolische

Die Philosophie ist regelmäßig über die Frage des Tiers gestolpert, und zwar in einer Weise, die nicht selten karikierende Züge trug. Dieser Sachverhalt ist in gewissem Maße verständlich: Das Tier ist ein Objekt mit einem sehr besonderen Status, was jedes Nachdenken über die Tierheit [animalité] zu einer philosophisch anspruchsvollen Übung macht, denn das Tier ist mir sowohl sehr nahe als auch unvergleichlich fern: Es kann mir ähneln, beinahe wie jemand meinesgleichen (das g…

L’expressivité comme fondement de l’historicité future

1. Explication préliminaire des trois notions de l’intitulé

Le titre de notre article est une allusion au chapitre conclusif de l’ouvrage Die Stufen des Organischen und der Mensch (Les degrés de l’organique et l’homme) (1928) de Helmuth Plessner et est conçu de façon systématique. Dans le chapitre en question, Plessner oppose le sens de l’a priori, comme condition de possibilité de l’expérience, à son identification courante à un a priori de forme ou de contenu. Au contraire, la condition de possibilité de l’expérience est associée à un mode typique d’intrication active entre forme et contenu :

« La forme de l’expression ne peut être apriorique, pas plus que ne l’est le contenu, mais seulement la façon (qui ne peut être dévoilée que dans des cas exceptionnels) dont la “forme” se manifeste envers son contenu. Il s’agit ici de la nécessité de l’expression – qui précède la question des modes expressifs –, de l’examen du rapport essentiel entre la forme excentrique de position et l’expre…

Editorischer Kommentar

Helmuth Plessners Aufsatz »Über das Welt-Umweltverhältnis des Menschen« von 1950, der im Kontext dieses Heftes erstmals in französischer Übersetzung erscheint und der französischen Leserschaft zugänglich gemacht wird, ist in besonderem Maße repräsentativ für die Themen- und Problemstellungen, die Plessners Denken nach 1945 bewegt haben. Dieser Text führt schon in seinem Titel eine, wenn nicht die für jegliche Philosophische Anthropologie leitende Unterscheidung ein: die Differenz zwischen den Begriffen der »Umwelt« und der »Welt«. Diese Gegenüberstellung ein wenig zu entpacken und zu erläutern bedeutet im Grunde auch, den Angelpunkt der »Denkbewegung« von Philosophischer Anthropologie überhaupt, wie sie sich in den 1950er Jahren, der Einschätzung Joachim Fischers zufolge, konsolidiert hat, zu untersuchen. Dies soll, nach einer knappen werkgeschichtlichen Verortung, im Folgenden geschehen.

Nach seiner Rückkehr aus dem niederländischen Exil, wohin er, von den Nationalsozialisten verfol…