Archiv für September 2017

Libérer les hommes et la nature ! Fantômes et fantasmes de l’écomodernisme

Associé à l’idée d’un espace de sécurité défini par les limites planétaires, l’anthropocène porte la menace de l’impossibilité pour l’humanité de revenir à la Terre, tant la consommation humaine et la biocapacité de la planète deviennent incommensurables. Contestant vivement cette idée, un groupe de chercheurs, identifiés sous le nom d’« écomodernistes », invitent dans un manifeste à entendre différemment cet appel de la Terre et à poursuivre ce qui serait un processus de découplage entre les activités humaines et la nature, portant une double promesse de bien-être et de prospérité pour les humains et de libération pour la nature sauvage. Ce grand récit de la modernisation heureuse et écologique s’expose, toutefois, à plusieurs objections sérieuses.

Du bien commun au commun : nouvelles pratiques de gouvernement des terres collectives et circulation des inégalités dans l’Himalaya indien

Suite à des luttes paysannes de grande envergure, l’État colonial britannique a rétrocédé la gestion de certaines terres collectives aux villageois-e-s de l’Uttarakhand (Himalaya indien) en 1931. Cet article analyse la reconfiguration de cette politique locale des communs dans le village de Sarmoli. Il montre comment un comité de gestion informel impulsé par des élites anciennement urbaines s’est organisé face à un essoufflement de la gestion officielle. Alors que les communs correspondaient en premier lieu à un système de ressources géré par une communauté d’utilisatrices et d’utilisateurs, ils deviennent une pratique collective d’auto-institution et d’autogouvernement. Pourtant, en ne prenant pas en compte l’ensemble des inégalités au sein de la société villageoise, les actions de ces actrices et acteurs sur le gouvernement des communs ont créé des distinctions sociales et des hiérarchies économiques à Sarmoli.

Nouvelles alliances avec la terre. Une cohabitation diplomatique avec le vivant

Ce travail entend ébaucher une grammaire environnementale en termes de cohabitation diplomatique avec les vivants, sur une terre entendue comme lieu de vie des communautés biotiques : le sol que l’on habite et qui fonde notre subsistance. Cette grammaire est explorée ici comme un genre de récits locaux et circonstanciels, voués à configurer autrement les situations écologiques problématiques, et à libérer l’imagination pratique et théorique des acteurs, lorsqu’elle est enclose par les grands récits de la modernité concernant les relations entre humains et « nature ».

La justice agraire opposée a la loi et monopole agraire, ou plan d’amélioration du sort des hommes.

Dans ce bref opuscule paru en 1797, Thomas Paine expose à la fois une réflexion philosophique sur la propriété de la terre et ses conséquences, et un plan tout à fait concret pour compenser les inégalités qu’elle provoque dans les sociétés modernes. Dans le contexte de la Révolution française, l’auteur montre que le système de propriété tend à creuser l’écart entre les bénéficiaires de la rente foncière et la masse de la population exclue de ces droits et de ces richesses. L’exigence égalitaire qui anime ce républicain et les principes philosophiques issus de la théorie du droit naturel qu’il se donne imposent donc de corriger ces inégalités pour que la visée de civilisation ne soit pas entravée. Un système d’allocation monétaire, prélevée sur l’héritage des biens fonciers, est ainsi proposé pour contrecarrer les inégalités propres aux sociétés agraires modernes fondées sur la propriété exclusive.

Droit à l’existence et appropriation. Introduction à La justice agraire de Thomas Paine

En 1797 Paine publie La justice agraire, un texte dans lequel il définit les conditions de ce qu’il nomme un « état de civilisation », c’est-à-dire une république : il faut pour cela que le droit naturel à l’existence du plus faible soit garanti. Paine critique le processus d’appropriation de la terre qui a dépossédé une part de l’humanité de ce qui était originellement une propriété commune. Il propose de la dédommager en instituant une allocation universelle et inconditionnelle qui permettra d’éradiquer la pauvreté.

Retourner à la terre en Sardaigne, crises et installations en agriculture

Cet article propose une typologie des retours à la terre et à l’agriculture aujourd’hui en Sardaigne (Italie). Il repose sur l’hypothèse que la crise des métropoles d’Europe du Sud a accéléré le processus de revalorisation de l’espace rural et de l’activité agricole. À partir d’enquêtes par entretien et observation participante, il distingue différentes trajectoires de retour à la terre qui montrent comment la crise agit plutôt comme un élément déclencheur, un catalyseur de vocation au sein de profils de néo-agriculteurs très divers. Abordés à l’échelle individuelle, ces retours à la terre et à l’agriculture s’inscrivent ainsi dans différents rapports à la terre et à l’urbanité.

Novels and short stories as products of nationalist competition: the case of Dersim 1937–1938 in Turkish politics and literature

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Iconoclastic images in the history of education: another look at children in revolt in two children’s films from the 1930s

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The politics of memory and commemoration: Armenian diasporic reflections on 2015

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Language territorial regimes in multilingual ethnic territorial autonomies

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