La traduction, une langue pour l’Europe? / Die Übersetzung, eine Sprache für Europa?

Comment comprendre l’affirmation d’Umberto Eco selon laquelle « la langue de l’Europe, c’est la traduction » ?  Si l’on veut résister à la provincialisation des cultures de l’Europe induite par un monolinguisme rampant, par la progression apparemment irrésistible du ‘globalais’, la réponse doit être double : il faut maintenir, voire faire progresser la pratique d’une pluralité de langues dans des secteurs clé de la construction européenne. Cependant, le trilinguisme de principe réclamé par Jürgen Trabant, ne doit pas seulement être accompagné par une promotion sans faille des traductions (en littérature et dans les sciences sociales et humaines notamment), mais encore doit-il être étayé par une réflexion sur la traduction, sur ce que traduire veut dire dans un espace culturel, politique, économique composé d’ensembles linguistiques et de cultures ‘nationales’ divers.

Wie soll die Behauptung Umberto Ecos verstanden werden, nach der die Übersetzung die eigentliche „Sprache Europas“ ist? Wenn man die Regionalisierung der Kulturen Europas eindämmen will, die durch einen schleichenden Monolinguismus und das anscheinend unaufhaltsame Fortschreiten des „globalais“ herbeigeführt wurde, muss die Antwort doppelt lauten: man muss die Sprachenvielfalt in den Hauptaktivitätsfeldern der europäischen Einigung aufrechterhalten und weiter voran treiben. Jürgen Trabant fordert mit seinem Prinzip der Dreisprachigkeit aber noch mehr: Nicht nur die tatsächliche Übersetzung (besonders in der Literatur und in den Sozial – und Geisteswissenschaften), sondern auch eine Reflexion über das Übersetzen an sich müsse unterstützt werden. Was bedeutet Übersetzung in einem kulturellen, politischen und ökonomischen Rahmen, der sich aus verschiedenen Sprachgruppen und unterschiedlichen „nationalen“ Kulturen zusammensetzt?

Ces questions seront abordées du point de vue des politiques linguistiques en Europe, du point de vue des littératures dans leur rapport aux conflits de mémoires propres à l’espace européen, et dans la perspective des chercheurs en sciences sociales et humaines pour lesquels la langue,  leur propre langue (W. v. Humboldt), est l’instrument scientifique le plus précieux. L’histoire de ces sciences constitue à cet égard, selon Max Weber, « une conti­nuelle alternance entre des tentatives d’ordonner, en pensée, les faits par la construction de concepts, de dissoudre les représenta­tions ainsi construites en élargissant et en déplaçant l’horizon scienti­fique, et de construire de nouveaux concepts sur la base ainsi mo­difiée ». Que veut dire traduire, transporter concepts et représentations d’une langue à une autre, face à une telle conception de la science ? Comment la traduction, ce déplacement de l’horizon culturel, participe-t-elle à enrichir la connaissance dans une Europe qui pense en plusieurs langues ?

Die Diskussion greift diese Fragen im Hinblick auf Sprachpolitiken in Europa auf, beleuchtet sie aus literaturwissenschaftlicher Sicht angesichts der Europa inhärenten Erinnerungskonflikte sowie aus der Warte der Sozial- und Geisteswissenschaftler, für die nach Humboldt ihre eigene Sprache das Hauptarbeitsinstrument ist. Die Geschichte dieser Wissenschaften stellt nach Max Weber „ein[en] stete[n] Wechsel zwischen dem Versuch, durch Begriffsbildung Tatsachen gedanklich zu ordnen, – der Auflösung der so gewonnenen Gedankenbilder durch Erweiterung und Verschiebung des wissenschaftlichen Horizontes, – und der Neubildung von Begriffen auf der so veränderten Grundlage [dar]“.(1) Was bedeutet es angesichts einer derartigen Auffassung von Wissenschaft, von einer Sprache in die andere zu wechseln? Wie trägt die Übersetzung, diese Verschiebung des kulturellen Horizonts, dazu bei, das Wissen in einem Europa zu bereichern, das in mehreren Sprachen denkt?

 

Participants / Teilnehmer:

- Hinnerk Bruhns (CNRS, EHESS/CRH, directeur de la revue Trivium)

- Fritz Nies (Universität Düsseldorf)

- Barbara Cassin (CNRS, Paris)

- Camille de Toledo (écrivain,  Paris-Berlin)

- Jürgen Trabant (Freie Universität Berlin)

- Franz Lebsanft (Universität Bonn)

 

Infos pratiques / Zum Infos

Institut français Bonn, Adenauerallee 35, 4/12/2014, 19:00-20:30

Quelle: http://trivium.hypotheses.org/666

Weiterlesen

Table ronde autour du numéro 15: La langue de l’Europe, c’est la traduction

Trivium et les éditions de la MSH vous invitent

à la Table ronde

L’Europe pense en plusieurs langues

dans le cadre du 23e salon des Revues

Samedi 12 octobre • 15h30 – 16h30

Salle Maurice Nadeau

L’effondrement de la tour de Babel a créé la richesse de la diversité des langues et a rendu nécessaire le travail de traduction. En effet, si chacun suit son propre chemin de pensée, dans sa propre langue elle-même irréductible aux autres, se rencontrer et se comprendre est-il pour autant vraiment utopique ? Dans quelle mesure et de quelle façon faut-il combiner, dans les sciences sociales et humaines, le plurilinguisme avec une lingua franca, qu’elle fût latine hier, anglaise aujourd’hui, et encore différente demain. Quel est le rôle de la traduction dans la communication et la coopération scientifique ?

Le débat partira de l’exemple de la revue Trivium qui publie des traductions d’articles académiques français et allemands pour leur donner une seconde vie, mis en perspectives par une approche problématique commune.

Avec les interventions de :

# Hinnerk Bruhns, directeur de recherche émérite au CNRS-CRH et directeur de rédaction de Trivium,
# Isabelle Kalinowski, traductrice de Max Weber, chargée de recherches CNRS-ENS Ulm

# Leyla Dakhli, chargée de recherche au CNRS-IRENAM
# Stephanie Schwerter, maître de langue à l’EHESS, responsable du programme d’édition franco-allemand de la FMSH


# Mikaël Meunier, responsable linguistique de la Représentation de la Commission européenne en France, Antenne de la direction générale de la traduction

# Jean-Claude Barbier, sociologue, directeur de recherche émérite, CNRS-CES

Animée par Julie Sentis,
secrétaire de rédaction de Trivium


Corine Le Carrer
Presse • Communication éditions MSH
Éditions MSH
86 rue Claude Bernard
75005 Paris

Quelle: http://trivium.hypotheses.org/572

Weiterlesen

“Lisibilité / Lesbarkeit” (14 juin au Goethe Institut Paris)

Invitation à un débat autour du 10ème numéro de Trivium, revue franco-allemande de sciences humaines et sociales  (http://trivium.revues.org/)
le jeudi 14 juin 2012 à 19 h Goethe-Institut – 17 avenue d’Iéna, 75116 Paris La présentation est consacrée au numéro 10 de Trivium qui aborde la notion de « Lisibilité/Lesbarkeit ». Elle interroge la place de la mantique dans le développement de cette méthode d’interprétation qui s’impose avec la modernité technique et la révolution sémiotique qui l’accompagne. Il s’agit en effet de discuter la pertinence d’un modèle de lecture archaïque des signes face aux objets culturels que sont le texte et l’image. Participants: Emmanuel Alloa, coordinateur du numéro 10 de Trivium, est Maître de conférences en philosophie à l’Université de Saint-Gall (Suisse).Hinnerk Bruhns, directeur de rédaction de Trivium, est directeur de recherche émérite au CNRS.

Georges Didi-Huberman est philosophe et historien de l’art. Il enseigne à l’EHESS.

Wolfram Hogrebe est professeur de philosophie à l’université de Bonn et fondateur du Centre international de philosophie.

Muriel Pic, coordinatrice du numéro 10 de Trivium, est chercheuse FNS à l’université de Neuchâtel.

Informations pratiques:Jeudi 14 juin 2012, 19h
Goethe-Institut – 17 avenue d’Iéna, 75116 Paris
Entrée libre – Réservation conseillée
Tél. +33 1 44439230

Quelle: http://trivium.hypotheses.org/437

Weiterlesen